Par : Brynta Ponn
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Thérapie. Santé mentale. Traumatismes. Voilà des termes que je ne connaissais pas vraiment en tant que femme sud-asiatique et, par conséquent, j’ai souvent dû vivre mes difficultés en silence. Je n’avais jamais entendu parler de ressources qui pouvaient aider les gens qui en avaient besoin, et les problèmes de santé mentale s’exposaient habituellement au jugement et aux critiques des gens en raison d’un manque de compréhension et d’information. Ce n’est qu’au milieu de la vingtaine que je me suis rendu compte que parler à un professionnel ou à une professionnelle pouvait être bénéfique pour moi. Je me rabattais sur le refoulement et le déni. Ainsi, j’évitais de faire face à mes problèmes et, surtout, de risquer de faire honte à ma famille si quelqu’un s’apercevait de quelque chose. Je croyais vraiment que les personnes qui devaient demander de l’aide avaient quelque chose qui clochait, parce que c’est tout ce que j’avais entendu dire à ce sujet. Heureusement, je sais maintenant ce qu’il en est. Le fait d’avoir besoin ou envie de participer à une thérapie ou d’utiliser d’autres ressources en santé mentale ne fait pas de vous une personne cinglée ou brisée. Simplement, vous avez une conscience de vous-même et de votre vie qui vous permet de mettre vos propres besoins au premier plan. Dans un monde où les êtres humains sont soumis à des niveaux de stress sans précédent, le fait que de demander de l’aide et de souhaiter devenir la meilleure version de soi-même est un signe de courage. Il n’y a pas de honte là-dedans, et on ne devrait pas avoir peur de rechercher le bonheur ou des moyens de mieux traverser les épreuves qu’on vit.
Même si j’ai maintenant accès à des séances de thérapie régulières et à un thérapeute que j’aime et qui comprend aussi mes besoins, le chemin pour y parvenir n’a pas été aussi facile que je le pensais. J’ai été assez naïve pour taper « thérapeute dans ma région » dans la barre de recherche de Google et faire défiler les thérapeutes ayant des évaluations 5 étoiles dans l’espoir d’en trouver un bon. En réalité, je ne voulais pas seulement un professionnel ou une professionnelle diplômés aux évaluations élogieuses, mais aussi quelqu’un ayant des origines et un profil similaires aux miens. Je voulais quelqu’un capable de comprendre mon expérience de vie et l’influence qu’allaient avoir mon éducation et ma culture sur la personne que j’allais devenir. J’ai passé des heures à expliquer les tenants et aboutissants de ma culture et de mes origines à des gens qui ne pouvaient tout simplement pas me comprendre ou m’aider à m’y retrouver dans des situations particulières compte tenu de l’éducation que j’avais reçue. J’ai appris à la dure que trouver une thérapie adaptée à ma culture était un aspect important de la gestion efficace de ma santé mentale. J’ai appris qu’il n’existait pas une seule approche thérapeutique et j’ai commencé à utiliser des systèmes comme l’outil de jumelage personnalisé du programme de GreenShield Communautaire, ce qui m’a énormément aidée à trouver la bonne solution pour moi. Le programme comprend plus de 50 options de jumelage en lien notamment avec la culture, la race, la langue et la religion. Ainsi, les femmes peuvent trouver un ou une spécialiste en santé mentale qui partage leur identité et leurs expériences vécues ou qui peut les comprendre. Il s’agit là d’un facteur que tout le monde devrait prendre en considération dans sa recherche d’un professionnel ou d’une professionnelle de la santé.
La thérapie est probablement la solution la plus évidente et l’une des plus utiles en matière de santé mentale, mais ce n’est certainement pas la seule. Malheureusement, certains obstacles empêchent les gens d’accéder à la thérapie et aux autres ressources en santé mentale dont ils ont besoin, surtout dans les communautés marginalisées et racialisées. Cela dit, il convient aussi de parler des autres solutions et outils qui peuvent aider les personnes parmi nous aux prises avec des problèmes de santé mentale. Pour ma part, voici les moyens qui m’ont aidée.
- Écrire dans unjournal mes pensées et mes émotions au quotidien m’a permis non seulement de faire le vide, mais aussi de mettre de l’ordre dans mes pensées et de comprendre mes craintes et leur source.
- Faire des exercices de relaxation, comme la méditation ou le yoga, a été un excellent outil pour ralentir et réguler ma respiration et le rythme de mes pensées.
- Après le chaos que j’ai connu l’an dernier où j’ai négligé de prendre soin de ma santé mentale, faute de temps, j’ai décidé de régler des alarmes deux fois par jour pour me forcer à prendre une pause de 30 minutes pour ma pratique de pleine conscience, et j’en ai fait une priorité. Il est tellement facile de se laisser absorber par le tourbillon de la vie, mais créer cet espace pour ma santé mentale m’a aidée à trouver mon équilibre.
- Trouver la joie dans ma vie ainsi que dans les choses et les gens qui me rendent heureuse constitue également pour moi un objectif cette année. Dès que je me rends compte que ma coupe est sur le point de déborder, j’essaie de recréer cette sensation et de faire plus de place à la joie. Souvent, il me suffit de repenser à la dernière chose qui m’a rendue heureuse et je fais de mon mieux rester dans cet état d’esprit.
- Avancer à petits pas dans mon travail sur ma santé mentale a fait une réelle différence pour moi. Ça m’a aidée à gérer par moi-même ma santé mentale. J’ai réalisé que la gestion de mon stress ne devait pas nécessairement passer par une seule grande approche tangible comme la thérapie. Je pouvais aussi y travailler en combinant plusieurs petits moyens. J’essaie de faire preuve de créativité et de trouver de petits moments où je peux favoriser ma santé mentale ou gérer mon stress. Par exemple, j’écoute parfois un balado pendant ma routine de soins de la peau. Ce moyen peut sembler banal, mais il me fait beaucoup de bien.
- Rester active n’est peut-être pas le seul moyen sur lequel je compte pour gérer ma santé mentale, mais c’est certainement un moyen efficace qui m’aide à réduire mon stress. Rester active, peu importe l’activité, c’est bon tant pour l’esprit que pour le corps. En plus de libérer des endorphines dans le cerveau, l’activité physique permet de relâcher le stress ainsi que de favoriser la santé émotionnelle et même le sommeil. D’ailleurs, j’ai toujours éprouvé des troubles du sommeil, qui ne sont pas étrangers aux problèmes de santé mentale que j’ai éprouvés dans le passé.
Au début de mon parcours en santé mentale, je ne savais rien. Aujourd’hui, je connais davantage les ressources à ma disposition. Je sais maintenant qu’il ne suffit pas d’assister à quelques séances de thérapie par mois pour assurer sa santé mentale. En fait, il existe une foule d’autres manières de veiller à sa santé mentale. Même si certaines approches ne conviennent peut-être pas à tout le monde, nous devons continuer de parler de gestion de la santé mentale afin d’explorer nos options et d’acquérir des compétences qui peuvent contribuer à notre réussite et à notre bonheur. Mais avant tout, le fait de parler des apprentissages tirés de nos cheminements en santé mentale peut aider les autres à se sentir compris et moins seuls. Petite, si j’avais su que je pouvais accéder à des outils et à des conseils pratiques qui auraient pu m’aider en grandissant, je me serais probablement sentie moins à part ou moins anormale. J’espère que ces outils vous donneront la tranquillité d’esprit que nous méritons tous et toutes, qu’ils vous inciteront à foncer et, surtout, qu’ils vous rappelleront que vous n’êtes pas seul ou seule dans votre cheminement.
Commencez votre parcours vers une meilleure santé mentale
Tout le monde a besoin de soutien à un moment ou à un autre de sa vie, et c’est pourquoi il importe de pouvoir bénéficier d’une thérapie accessible et efficace. GreenShield Communautaire est là pour aider les gens à trouver la thérapie qui leur convient.
L’outil de jumelage à un ou à une thérapeute du programme de GreenShield Communautaire comprend plus de 50 options en lien notamment avec la culture, la race, la langue et la religion, pour garantir aux femmes la possibilité de trouver une professionnelle ou un professionnel de la santé mentale qui partage leur identité et leurs expériences vécues ou qui est en meilleure position pour les comprendre. Le programme offre un accès virtuel à des psychothérapeutes, travailleurs sociaux et travailleuses sociales avec maîtrise, psychologues et autres professionnels et professionnelles spécialisés dans toutes sortes de domaines (de la thérapie sexuelle au counseling relationnel en passant par les traumatismes, sans oublier les services de santé mentale aux Autochtones). L’intersectionnalité est au premier plan du processus de jumelage, et la diversité des Canadiennes se reflète dans celle des centaines de praticiens et praticiennes certifiés du programme qui se sont identifiés comme des personnes de couleur, autochtones ou noires.
